Le projet de loi portant «allègement des conditions d’exécution du programme de projets partenariat public-privé» (PPP) qui devait être examiné ce lundi 3 juillet à l’Assemblée nationale du Burkina Faso, suscite une vive polémique entre le pouvoir et l’opposition.
L’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) a tenu une conférence de presse dimanche à Ouagadougou, pour expliquer les motivations du projet et donner des «informations justes» relatives au projet de loi, suite à la mise en garde de l’opposition contre son adoption.
Le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Salifou Diallo, a qualifié d’emblée d’«allégations calomnieuses, mensongères et inexactes» les propos de l’opposition.
Pour le MPP et ses alliés, le projet qui sera examiné a pour objectif d’apporter une réponse urgente face à trois constats importants que sont la lourdeur des procédures de passation des marchés, le faible taux de contractualisation des PPP et l’urgence des besoins en matière d’investissements.
«Les députés voteront demain cette loi, advienne que pourra !», a indiqué Diallo, convaincu que le projet est l’une des options probantes de mobilisation des moyens nécessaires pour la réalisation des grands projets structurants. «Ceux-là même disaient il y a quelques mois, qu’on ne fait rien, que rien ne bouge (…) Maintenant qu’on veut bouger vite et bien», «les procédures que nous empruntons» sont critiquées, a regretté Diallo.
L’opposition critique cette démarche qui, selon elle, sera une porte ouverte pour «légaliser le pillage» des «maigres ressources» du pays. «C’est une manière de contourner les règles de transparence contenues dans la loi» actuelle, a affirmé Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, lors d’une conférence de presse le 30 juin dernier.
Les députés de l’opposition prévoient de déclencher la résistance à l’hémicycle, en plus d’une descendre dans la rue qui est également à l’ordre du jour pour se faire entendre.
Ce projet de loi permettra, en vertu de ses dispositions, de passer des marchés par mesure «d’entente directe» ou dite de «gré à gré». Il couvre un total de trente-huit grands projets pour une valeur estimée à 7000 milliards de francs CFA.