Le Parlement nigérian a annoncé mercredi que l’ancien président Goodluck Jonathan sera entendu dans le cadre d’une enquête en cours sur un contrat pétrolier de Malabu dont des irrégularités dans l’attribution de permis de prospection auraient été constatées.
Le contrat controversé concerne le champ pétrolier «OPL 245», un des plus riches du Nigeria, avec un gisement estimé à environ 9 milliards de barils de pétrole brut. Le champ a été vendu aux géants pétroliers Shell et à ENI pour une somme de 1,3 milliard de dollars en 2011.
Seulement plusieurs responsables hauts responsables nigérians, dont l’ex-président et un ancien ministre du Pétrole Dan Etete, seraient soupçonnés d’avoir reçu de pots-de-vin pour conclure le contrat qui serait passé, par ailleurs, «sans appel d’offres» et avec «une exonération totale et inconditionnelle de toutes les taxes nationales».
L’ancien président, qui devra aussi s’expliquer parce qu’il était au pouvoir au moment des faits, conformément à la loi, a toujours nié son implication dans l’affaire. Ce dossier fait également l’objet d’une enquête en Italie et aux Pays-Bas en raison de la participation présumée des multinationales pétrolières concernées.
En avril dernier, Global Witness a accusé Shell d’avoir «su» que l’argent versé pour l’acquisition du bloc pétrolier n’irait pas au gouvernement nigérian, mais à des individus. L’ONG britannique s’était basée sur des emails qu’elle avait pu consulter et prouvant que l’exécutif du groupe était parfaitement conscient qu’il lui était demandé de verser des commissions occultes.
Au Nigeria, les revenus des hydrocarbures constituent près des trois quarts des recettes budgétaires de l’Etat.