L’armée du Niger a tué par erreur, ce mercredi 7 juillet, 14 civils qui étaient pris pour des jihadistes du groupe Boko Haram, dans un village près d’Abadam, à la frontière entre le Niger et le Nigeria non loin du lac Tchad.
«C’est une bavure militaire qui a coûté la vie à 14 personnes (…) des réfugiés et des déplacés qui étaient rentrés dans leur village près d’Abadam, qu’ils avaient abandonné à cause des exactions de Boko Haram, et qui étaient revenus pour préparer leurs champs», a fait part à l’AFP un élu de la région de Diffa.
D’après des sources sécuritaires, les autorités régionales de Diffa auraient exploité des renseignements qui faisant état d’un regroupement de Boko Haram dans le village d’Abadam, deux détachements des Forces de défense et de sécurité étaient alors dépêchés sur les lieux.
Les paysans, pris de panique, auraient pris la fuite en direction de la partie nigériane du village. Les gendarmes ont alors ouvert le feu, les prenant pour des activistes islamistes de la secte Boko Haram.
Selon un journaliste local, que «l’armée est sur ses gardes depuis les deux dernières attaques dans cette zone», où un attentat-suicide avait fait deux morts la semaine dernière et dimanche 2 juillet, neuf personnes ont péri dans autre une attaque de Boko Haram.
La zone est en effet déclarée rouge et interdite aux populations. Selon le secrétaire général de la région de Diffa, Yahaya Godi, «Abadam est un village situé en zone rouge qui est interdit depuis très longtemps. Toute personne se trouvant dans cette zone est considérée comme appartenant à Boko Haram».
Parmi les victimes de la bavure de l’armée, douze seraient Nigérians et deux Nigériens. Le ministère de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances exactes de la mort de ces réfugiés.