La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) a réclamé la liberté provisoire pour le maire de Dakar, Khalifa Sall qui est tête de liste de Mankoo Taxawu Senegaal, une coalition de l’opposition, afin de battre campagne au même titre que les autres candidats aux législatives de 30 juillet.
«Khalifa Sall, tête de liste nationale de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal pour les prochaines législatives, ne doit plus rester en détention préventive au moment où les autres candidats et têtes de listes déroulent leur campagne», a fait savoir Sadikh Niass, secrétaire général par intérim de la RADDHO, lors d’une conférence de presse la semaine dernière.
Pour Niass, «le maintien dans les liens de la détention du candidat Khalifa Sall qui doit légitimement jouir des mêmes prérogatives que les autres candidats viole le principe de l’égalité de traitement qui doit être réservée à tous les candidats et candidates à ces élections législatives».
Khalifa Sall est détenu depuis le 7 mars dernier. Il a été inculpé pour «association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics et faux et usage de faux». Quelques organisations de défense des droits de l’homme demandent depuis sa libération.
Le maire de Dakar, à qui il a été interdit de parler et de communiquer, a adressé vendredi, par le biais de de son équipe de campagne, une lettre aux Sénégalais, qui est à la fois un coup de gueule contre le pouvoir et une brève présentation de son programme.
«Le pouvoir en place a tout fait pour l’embastiller donc il est absent de la campagne, physiquement. C’est la raison pour laquelle il a décidé de s’exprimer directement par voie épistolaire», a expliqué son conseiller Moussa Taye.
La RADDHO, dans son rôle d’observateur du processus électoral, a ainsi demandé à l’Etat de prendre des mesures nécessaires pour que Sall s’adresse aux électeurs, sachant que la fin de la campagne est prévue pour le 28 juillet. «Vous ne pouvez pas autoriser quelqu’un à être tête de liste et lui dénier le droit de s’adresser à ses électeurs. Il faudrait que la ministre de la Justice prenne les dispositions pour qu’il puisse s’adresser à ses électeurs».