Les parlementaires des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Mauritanie et du Tchad ont annoncé, lors d’une rencontre régionale sur la démographie ce samedi 22 juillet à Ouagadougou, le projet de limiter la procréation à trois enfants maximum par femme, dans l’objectif de faire baisser le taux de fécondité de moitié, d’ici 2030.
Pour cela, des actions devraient être menées par les parlements de la sous-région ouest-africaine pour inciter les gouvernements à mettre en place des politiques en faveur de ce projet.
Selon le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Salifou Diallo, plaidant pour la limitation des naissances, «le contraste entre le niveau de croissance économique et le rythme de croissance de la population laisse percevoir clairement que la situation démographique de l’Afrique peut constituer un formidable potentiel ou au contraire une bombe sociale à retardement».
L’espace de la sous-région ouest-africaine détient un taux de fécondité général de 5,6 enfants par femme, le plus élevé au monde, selon les Nations unies. On estime que sa population atteindra environ un milliard d’habitants d’ici 2050. D’après Diallo, il est urgent de contenir la poussée démographique dans cet espace pour promouvoir un réel développement viable et durable.
Le président de la commission de la CEDEAO, Marcel De Souza a expliqué qu’il s’agira de faire «baisser de moitié» le taux de fécondité et d’«arrimer le taux de croissance démographique, trop fort, avec le taux de croissance économique trop modéré».
Certains observateurs de la sous-région ont critiqué la mesure et ont invité les parlementaires à réfléchir plutôt sur des mécanismes susceptibles de réduire des inégalités et la pauvreté.
La rencontre des parlementaires de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad avait pour thème : «Le financement adéquat de la santé, le dividende démographique et les politiques de populations et développement».
Des décisions ont été également prises concernant l’amélioration du secteur de la santé, la réduction drastique de la mortalité maternelle et néonatale, et l’amélioration de la qualité de la santé de la population active actuelle et future.