Les autorités de Yaoundé qui semblent très irritées par le dernier rapport accablant d’Amnesty International, accusent l’ONG d’être hostile au Cameroun.
Dans un rapport intitulé «Chambres de torture secrètes au Cameroun : violations des droits humains et crimes de guerre dans la lutte contre Boko Haram», l’organisation de défense des droits de l’homme fait état d’actes de violence contre les terroristes et leurs complices, par les éléments de l’armée camerounaise.
Dans son rapport, Amnesty s’est appuyé sur un ensemble de 101 témoignages qui révèlent, presque tous, des arrestations arbitraires, des détentions au secret et des tortures imposées par les forces de sécurité.
L’ONG a d’ailleurs demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les présumées violations commises dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.
Pour le gouvernement camerounais, accuser un Etat légitime et souverain et une armée régulière et patriotique dans ses actions contre une organisation criminelle (Boko Haram), n’est qu’une façon de soutenir autrement les terroristes et de montrer son hostilité envers le Cameroun.
Le ministre camerounais de la communication, Issa Tchiroma Bakary a dénoncé «une logique protectrice des intérêts terroristes».
La population, surtout celle originaire du Nord et de l’Extrême-Nord où sévissent les attaques de Boko Haram, pensent que le rapport d’Amnesty est une insulte à la mémoire des victimes de groupe islamiste. Certains citoyens voient en ce document un moyen de vouloir déstabiliser le pays qui organisera, d’ici une année, les élections présidentielles.
Des experts du pays passent actuellement au peigne fin le rapport d’Amnesty pour décider de la suite à y donner. En tout cas, Yaoundé n’exclut pas une poursuite judiciaire, voire l’interdiction d’exercer de l’ONG sur le sol camerounais.
Yaoundé en a assez, en quelque sorte, des rapports exaspérants d’Amnesty. En effet, après chaque six mois pratiquement, l’organisation produit un rapport accablant contre l’armée camerounaise sur des cas de violation des droits de l’homme. L’ONG met en doute le fait que toutes les personnes torturées à mort par l’armée appartiennent véritablement à Boko Haram.