Le président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta a boudé le débat présidentiel du 24 juillet, laissant son rival, Raila Odinga, seul face aux journalistes.
Le leader de l’opposition a tout de même défendu, pendant 90 minutes, son programme axé sur des mesures sociales et critiqué le bilan du gouvernement sortant.
Début juillet les deux candidats avaient annoncé qu’ils ne prendraient pas part à ce débat, critiquant ses modalités d’organisation. Mais l’opposant Odinga avait finalement accepté d’y participer après quelques ajustements. Uhuru Kenyatta qui ne s’était pas clairement prononcé sur sa participation a laissé planer le suspense jusqu’à la dernière minute.
L’ex-Premier ministre est candidat de la coalition d’opposition NASA. Il se présente pour la quatrième fois à la présidentielle. En 2007, il avait contesté la victoire de Mwai Kibaki, provoquant un conflit qui a fait plus de 1 000 morts. Cette fois ci, il a affirmé qu’il acceptera les «résultats crédibles et transparents. S’ils sont crédibles et transparents, nous les accepterons», a-t-il souligné pendant le débat en solitaire.
Certains observateurs craignent que l’absence du chef de l’Etat ne soit un coup de pouce involontaire offert à Odinga, alors que le scrutin présidentiel s’annonce très serré, selon les derniers sondages. Uhuru s’était adressé la veille aux Kényans, lors d’un live sur Facebook, répondant à des questions choisies. Selon la presse locale, nombreux internautes n’étaient pas satisfaits de cet échange.
Le 8 août prochain, quelques 19 millions d’électeurs éliront leur président, des gouverneurs, députés, sénateurs et membres des assemblées locales. En général, les élections au Kenya se jouent beaucoup plus sur des sentiments d’appartenance ethnique et géographique. Rarement sur des programmes précis des candidats.