L’organisme chargé de lutter contre la délinquance financière au Royaume-Uni, le Serious Fraud Office (SFO), a fait part, lundi dans un communiqué, du lancement d’une enquête pour corruption présumée contre Rio Tinto en Guinée.
Le SFO s’intéressera aux activités du géant minier anglo-australien, à ses employés et à ses associés en Guinée.
Cette affaire de corruption a éclaté, l’année passée, suite à une fuite de mails compromettants, attestant que le groupe anglo-australien avait versé plus de 10 millions de dollars à un conseiller du président guinéen Alpha Condé pour faciliter l’accord transactionnel d’avril 2011 entre Rio Tinto et l’Etat guinéen, concernant une mine du Simandou dans le sud de la Guinée.
Rio Tinto avait reconnu avoir versé ce montant. Par contre, Conakry avait nié être au courant de cette transaction ; alors que des éléments existent, notamment des enregistrements téléphoniques, qui prouveraient que le régime au pouvoir en Guinée était même impliqué dans cette affaire.
Entre temps, le groupe anglo-australien avait conclu, en 2014, un accord avec le gouvernement guinéen pour exploiter, avec le chinois Chinalco, le gigantesque site de minerai de fer de Simandou. En octobre 2016, Rio Tinto a jugé ne plus pouvoir mener à bien cette entreprise et a annoncé que Chinalco reprenait ses parts. Le groupe chinois essaie ainsi, dans ce contexte de poursuites judiciaires contre son partenaire Rio Tinto, de récupérer la totalité du projet.
Concernant l’enquête britannique, Rio Tinto a rassuré d’emblée qu’il «coopérera pleinement avec le Serious Fraud Office et les autres autorités compétentes, comme il l’a fait depuis qu’il s’est signalé en novembre 2016».