Le chef des Mai-Mai de Nduma Defense of Congo (NDC), Tabo Taberi alias Cheka, s’est rendu ce mercredi 26 juillet à la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) à Mutongo, dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu), qui a longtemps été un de ses fiefs.
Recherché depuis plusieurs années, Cheka est visé par un mandat d’arrêt international, émis en 2011 par la justice militaire congolaise, pour crimes de guerre et crime contre l’humanité, viols et pillages. Ce chef de guerre figure également sur la liste des personnalités congolaises soumises à des sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Les forces armées congolaises et la Monusco mènent depuis 2014 des opérations contre sa milice qui a été active dans plusieurs localités du territoire de Walikale.
La Monusco s’est félicitée de la reddition du leader des Mai-Mai. En vertu d’un accord avec les autorités de la RDC, il «sera remis aux autorités congolaises, à la condition qu’il soit traité dans le respect des droits humains», selon la porte-parole de la mission onusienne, Fabienne Pompey.
Sheka s’est rendu dans un contexte où la Monusco compte fermer cinq de ses bases dont l’une se trouve notamment à Walikale. Le député du Nord-Kivu, Ernest Kyaviro, s’oppose à cette fermeture, tout comme la société civile, et demande même à la Monusco de s’attaquer non seulement aux Mai-Mai, mais aussi aux autres groupes armés.
La NDC, constituée en 2009, s’était érigée au départ comme le protecteur de la communauté nyanga, dans le territoire de Walikale, contre les rebelles hutus rwandais. Surnommé le «Sauveur du Walikale», le mouvement avait provoqué la sympathie de la population.
Mais le regard des citoyens sur le groupe a changé depuis que Cheka a été reconnu, en 2010, comme l’un des auteurs des viols des femmes à Walikale. Il y a environ trois ans, son adjoint a fondé une dissidence au sein du mouvement, réduisant du coup l’influence du chef rebelle.