De lourdes peines attendent les adeptes de l’homosexualité au Tchad, à la grande stupeur des défenseurs des droits de l’homme.
Un nouveau code pénal prévoyant une lourde peine carcérale couplée d’une amende contre les auteurs d’actes homosexuels, vient d’être adopté par le conseil de ministres tchadien. Le nouveau texte doit néanmoins attendre sa promulgation pour son entrée en vigueur.
Le nouveau code prévoit la pénalisation de l’homosexualité afin de« protéger la famille et se conformer à la société tchadienne », explique-t-on de source officielle à Ndjamena. Tout manquement à la nouvelle loi, sera dorénavant, passible d’une amende de 50 à 500.000 francs CFA (760 euros), et d’une peine de prison allant de 15 à 20 ans.
En revanche, le nouveau code a supprimé la peine capitale à la grande satisfaction des associations de défense des droits de l’homme. Cependant, l’institution de lourdes peines contre l’homosexualité, a suscité une sorte de désolation chez ces mêmes associations qui déclarent avoir été prises de court par cette nouvelle disposition.
Les mêmes associations disent ne pas comprendre l’opportunité d’une telle mesure qu’elles condamnent et parlent même d’une régression vis-à-vis des appréciations actuelles sur l’homosexualité au niveau international.
Toutefois, le monde associatif estime avoir encore une marge de manœuvre, car il compte agir avant la promulgation du nouveau code pénal pour tenter d’empêcher que ce texte ne soit promulgué dans sa mouture actuelle.
Mécontent de cette situation, Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme a déclaré sur les ondes de RFI : « Je ne suis pas sûr que la société tchadienne soit plus religieuse qu’une autre société africaine. En tout état de cause, si un certain nombre de défenseurs des droits de l’Homme tendent à vouloir s’intégrer au sein de la population et relayer certaines visions populaires, pour autant, le rôle d’un défenseur des droits de l’Homme demeure de défendre des principes et de faire avancer la société sur le respect et l’application de ces principes ».
C’est parfois difficile, soutient-il, mais parfois « il faut aussi avoir le courage d’énoncer ces principes ».