Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a décidé de restreindre le mouvement des journalistes étrangers dans le pays, pour des raisons de sécurité.
Les professionnels de médias étrangers ne pourront plus se déplacer d’une province à une autre sans obtenir, au préalable une autorisation de la part des autorités, de même s’ils désirent se rendre sur des sites jugés «stratégiques».
«Il est strictement interdit aux correspondants de la presse étrangère de réaliser des reportages dans les lieux stratégiques tels que les casernes militaires, installations de télécommunications, Ambassades, saufs autorisation expresse des responsables desdits lieux», indique un arrêté du ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, rendu public jeudi.
«Les déplacements des journalistes étrangers œuvrant dans une province de la RD Congo vers une autre que celle dans laquelle ils sont accrédités doivent être assortis de la même autorisation», ajoute le document ministériel.
L’association «Journaliste en danger» a dénoncé une mesure discriminatoire qui n’aurait pour objet que d’empêcher aux médias étrangers de parler des scandales liés aux violations des droits de l’homme, à la corruption ou encore aux détournements de fonds.
«Journaliste en danger (JED) dénonce fermement la chape de plomb que le gouvernement congolais tente d’imposer sur les journalistes-correspondants de la presse étrangère en RD Congo en cette période où le pays est confronté à une crise politique et sécuritaire, notamment dans les provinces du Kasaï où les médias internationaux ont largement fait écho de la découverte de plusieurs fosses communes et autres violations manifestes des droits de l’homme», a réagi l’organisation.
Plusieurs observateurs sont d’avis que le travail des journalistes devient de plus en plus difficile en RDC où la crise politique ne donne pas encore des signes d’accalmie. Les hommes de médias sont de plus en plus menacés. Si les journalistes étrangers sont parfois interpellés, les professionnels locaux, eux, voient parfois leurs médias fermés.