La compagne minière publique en République démocratique du Congo (RDC), Gécamines, a démenti les allégations de Global Witness, selon lesquelles elle serait impliquée dans la disparition de 750 millions de dollars de revenus miniers destinés au Trésor public entre 2013 et 2015.
En clair, l’ONG soupçonne Gécamines et ses responsables de «détournement» de fonds via des «versements suspects». Dans son rapport du 21 juillet dernier, intitulé «Distributeur automatiques de billets du régime; comment les exportations en plein essor de la République démocratique du Congo ne profitent pas à ses habitants», Global Witness accuse Gécamines de reverser une grande partie de ses bénéfices à l’entourage du président Joseph Kabila.
Le groupe minier congolais s’est défendu de tout détournement de fonds dans sa réponse à l’étude de Global Witness qu’il a d’ailleurs qualifiée de «biaisée», passant en revue dans un communiqué, certains de ses actifs.
Concernant le constat défavorable de l’ONG sur la stratégie des joint-ventures minoritaires avec des partenaires étrangers majoritaires qui ne versent pas de dividendes après de nombreuses années d’exploitation, Gécamines affirme avoir développé «une stratégie ambitieuse, visant à doter la société de son propre outil de production et redevenir ainsi une société minière de premier plan».
Au niveau des investissements, Gécamines revendique une enveloppe de 335 millions de dollars débloquée en 2013, suivis de 67 millions de dollars en 2014, de 68 millions de dollars en 2015 et de 40 millions de dollars en 2016. L’entreprise prévoit d’investir près de 92 millions durant cette année 2017.
La compagnie minière dit par ailleurs, n’avoir rien à se reprocher en matière de transparence. Elle assure que ses états financiers sont «non seulement certifiés par un commissaire aux comptes, mais aussi audités par les plus grands cabinets d’audits au monde».
Regrettant que les investigations de Global Witness ne tiennent pas en compte de tous les efforts déployés par la compagnie, Gécamines a soutenu les propos du ministre des Mines qui a fait savoir dernièrement que les allégations de l’ONG résultaient d’une mauvaise interprétation des chiffres.