L’agence de notation Moody’s a annoncé en fin de semaine passée avoir dégradé la note de la République du Congo, de B3 à Caa2, avec perspective négative.
«Le gouvernement congolais va faire défaut sur ses euro-obligations de manière imminente» et il «pourrait rester en défaut sur une période prolongée», a justifié Moody’s.
A l’origine de ce défaut de paiement, le différend qui oppose l’Etat congolais à la société de travaux publics Commisimpex (Commissions Import Export). Selon l’agence de notation, Brazzaville n’a pu honorer le paiement d’un coupon de 21 millions de dollars sur son unique emprunt obligataire international dont l’échéance (une période de grâce de 30 jours) était fixée au 30 juin.
En principe le gouvernement congolais avait transféré les fonds, le 26 juin, à son «trustee», le mandataire basé à New York et chargé de représenter le pays auprès des investisseurs. Mais le trustee a gelé le paiement après avoir reçu deux injonctions judiciaires émises à la demande de Commisimpex.
Cette entreprise qui réclame au Congo le paiement de factures impayées pour des travaux remontant aux années 1980, a remporté plusieurs victoires judiciaires dans quelques pays étrangers qu’il tente à tout prix de faire exécuter.
Moody’s a emboîté le pas à Standard & Poor’s qui, lui, a abaissé la note du Congo de «B-» à «CCC», le 7 juillet dernier, à cause de la même affaire de la saga Commisimpex. Brazzaville a contesté «vigoureusement» cette initiative de Standard & Poor’s prise, selon les autorités, «sur la base d’une procédure frivole initiée par Commisimpex à New York».
Les experts des agences de notation estiment que les prochains remboursements du Congo courent toujours le risque d’être gelés, tant que la bataille judiciaire entre Commisimpex et le pays n’aura pas encore finie.