L’organisme chargé de lutter contre la délinquance financière au Royaume-Uni, le Serious Fraud Office (SFO) poursuit le British American Tobacco (BAT), le lobby des producteurs de tabacs en Afrique, pour avoir corrompu des organisations de lutte anti-tabac dans le continent noir.
Le géant britannique du secteur des tabacs a annoncé ce mardi, dans un communiqué, avoir «été informé que le SFO avait désormais ouvert une enquête formelle (sur) des allégations de mauvaises pratiques».
L’information a été également confirmée par le SFO qui a déclaré qu’il «enquêtait sur des soupçons de corruption dans la conduite des activités de BAT, ses filiales et des personnes associées».
Ces allégations de corruption mettant en cause le lobby des producteurs de tabacs en Afrique ne sont pas nouvelles. Elles remontent à 2015 lorsque la chaîne d’information étatique BBC avait diffusé un reportage accusant un des lobbyistes de l’entreprise américaine d’avoir versé des pots-de-vin d’une valeur totale de 26.000 de dollars à des fonctionnaires au Rwanda, au Burundi et aux Iles Comores.
Le fabriquant de cigarettes britannique avait démenti à l’époque toute accusation, déclarant que «nous ne tolérons pas la corruption dans nos affaires, peu importe où cela se produit». Dans son nouveau communiqué, la multinationale a annoncé sa volonté de coopérer avec le SFO pour consolider ses propres investigations.
BAT possède, entre autres, les marques Lucky Strike, Dunhill, Kent et Rothmans.
Par ailleurs, la Food and Drug administration (FAD) américaine a proposé le week-end dernier, que le taux de nicotine soit réduit dans les cigarettes, une proposition qui a engendré une chute des cours des actions de la BAT.
Selon un rapport de l’OMS publié le 19 juillet dernier, le tabagisme explosera en Afrique ces dix prochaines années.