La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et le Legal and Human Rights Centre (LHRC) ont attiré, dans une note, l’attention sur la guerre que les autorités tanzaniennes mènent depuis deux années contre les journalistes et les réseaux sociaux.
Le document relève la mise en place de «lois liberticides» qui ont laissé la main libre au gouvernement pour fermer huit media déjà, arrêter plus de vingt-sept journalistes ou défenseurs des droits de l’homme et au moins 32 utilisateurs de réseaux sociaux qui s’étaient livrés aux critiques du régime en place à Dodoma. Le plus grand hebdomadaire d’investigation du pays, Mawio, a été lui aussi, fait l’objet en juin dernier, d’une interdiction de parution pour deux ans.
La mise en garde des deux ONG intervient à une semaine environ de l’ouverture du procès de Jamii Media, cette plateforme de discussions en ligne connue pour sa liberté d’expression et utilisée par environ 2,4 millions d’utilisateurs en Tanzanie et ailleurs.
Le créateur de ce forum, Maxence Melo, est dans le collimateur des autorités judiciaires pour avoir refusé de livrer des informations concernant certains utilisateurs de la plateforme qui se seraient livrés à la profération de critiques envers le gouvernement.
La FIDH et le LHRC invitent les autorités tanzaniennes à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette «dérive, tout en garantissant le plein respect des droits à l’information, à la vie privée, et à la liberté d’expression».
Selon ces organisations, la Tanzanie a déjà promulgué 4 lois liberticides, entre 2015 à 2016, qui permettent à ses autorités de réprimer des voix jugées rebelles, y compris des opposants politiques, et de durcir les exigences relatives à la livraison de licences pour exercer le métier de journaliste.