L’opposition en Djibouti estime que les autorités au pouvoir sont responsables de la mort ce mercredi 2 août, de l’opposant Mohamed Ahmed dit «Jabha», pour avoir tenu à le maintenir en prison alors que son état de santé était mal en point.
Reconnu coupable «d’intelligence avec une puissance étrangère et organisation d’une formation paramilitaire», Jabha a été condamné à 15 ans de prison ferme en juin dernier, après avoir passé déjà sept ans de détention sans jugement.
Ses avocats avaient qualifié ce verdict d’une condamnation «à mort» en ce sens que, pour eux, leur client n’allait pas pouvoir tenir jusqu’au bout de sa peine, en raison de son mauvais état de santé. Comme quoi, son décès ne les aurait pas surpris.
«C’était la chronique d’une mort programmée», a commenté un de ses avocats, Maître Zacharia, regrettant que ses alertes sur l’état de santé de son client, atteint d’une grave maladie, soient restées lettre morte.
En 2016, la Chambre d’accusation avait «annulé» l’ensemble de la procédure contre Jabha, mais le Premier ministre en personne s’était opposé à sa libération, provoquant la colère de l’opposition. Le chef du gouvernement avait déclaré devant les députés, que «Monsieur Jabha resterait en prison tant qu’il serait aux affaires».
L’opposant Jabha, membre du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), était considéré par le pouvoir comme un agent à la solde de l’Erythrée. «C’est un Érythréen en service commandé», avait affirmé, en effet, à la presse, le président Ismail Omar Guelleh.