Les Mauritaniens ont voté en faveur du oui lors du référendum constitutionnel qui a eu lieu samedi dans le pays, d’après les résultats officiels communiqués dimanche 6 août par la commission électorale.
Le taux de participation s’est élevé à 53,73% et 85% des votants se sont prononcés pour les changements proposés par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, notamment le remplacement du Sénat par des Conseils régionaux élus et la modification du drapeau national.
Le Sénat a été proposé à la suppression parce qu’il «coûte très cher et ne correspond en rien, à aucun besoin», d’après les défenseurs de la révision constitutionnelle. Concernant le drapeau, deux bandes rouges seront ajoutées pour «valoriser le sacrifice des martyrs» de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.
Une coalition de l’opposition, comptant huit partis et organisations qui avaient boycotté le scrutin, a dénoncé une farce électorale, lors d’une conférence de presse dimanche, et refuse de reconnaître les résultats du vote. Pour cette plateforme, le peuple mauritanien «avait clairement rejeté les amendements à la Constitution».
L’opposition avait crié au «coup de force» du président lorsque celui-ci avait convoqué ce scrutin. En réalité, les adversaires du régime au pouvoir soupçonnent le chef de l’Etat de vouloir aller au-delà de son second mandat, qui s’achève en 2019.
Le président a opté pour la voie référendaire, après que le Sénat, pourtant majoritairement favorable au pouvoir, ait rejeté le projet de révision de la Constitution, résultat d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée.
Abdel Aziz avait accusé les sénateurs de corruption. D’ailleurs, lors de la campagne pour le référendum, la semaine passée, il a déclaré que les sénateurs avaient «trahi la nation», ils auraient «procédé à des partages d’argent pris sur des hommes d’affaires pour saper les institutions du pays».