Le président kenyan sortant, Uhuru Kenyatta, est donné largement en tête des résultats de la présidentielle, face à son rival de l’opposition Raila Odinga, d’après les résultats provisoires publiés mardi par la Commission électorale (IEBC).
Sur près de 9,8 millions de votes exprimés, représentant environ la moitié des 19,6 millions d’électeurs inscrits, Kenyatta a obtenu 55,21% des voix contre 44% pour Odinga, soit un écart de plus de 1,1 million de voix.
Sans surprise, la coalition du candidat de l’opposition a rejeté ces résultats provisoires. «Ces résultats sont fictifs, ils sont faux», a confié à la presse le candidat Odinga, affirmant que «ce qui est en train de se passer est une honte, et se fait au mépris total de la loi, qui oblige la commission électorale à fournir les formulaires de certification des résultats ». « Ces documents ne sont pas censés être diffusés après les résultats. Ils doivent accompagner les résultats», a-t-il expliqué.
«Nous rejetons tous les résultats diffusés jusqu’à présent et nous demandons à ce que la commission électorale fournisse les formulaires de certification des résultats de l’ensemble des bureaux de vote avant que le moindre résultat supplémentaire ne soit annoncé», a-t-il martelé.
Odinga est candidat pour la quatrième fois à la présidentielle. Il avait crié à la fraude en 2007 à l’annonce de la réélection du président Mwai Kibaki. Le pays avait alors plongé dans deux mois de violences politico-ethniques, avec à l’affiche au moins 1.100 morts et plus de 600.000 déplacés.
En 2013, le leader de l’opposition avait également dénoncé des fraudes après la victoire, dès le premier tour, de Kenyatta. Il avait saisi la Cour suprême qui avait tranché en validant les résultats.
Des Kenyans espèrent que les remises en cause des résultats ne seront pas sources de violences entre les deux camps, dans les jours à venir.