L’agence de notation Fitch Ratings a tiré la sonnette d’alarme concernant le rythme d’endettement croissant de la Banque africaine de développement (BAD).
Dans une déclaration rendue publique à la fin de la semaine dernière, Fitch Ratings indique que «la dette nette [de la BAD] ne sera plus couverte par les capitaux de ses actionnaires notés AAA à compter de 2019, à moins qu’intervienne une augmentation de capital ou que les prêts ne soient revus à la baisse».
L’agence basée à Londres et à New York souligne en revanche, le soutien solide des actionnaires à la banque. Aux côtés des 80 Etats membres, figurent 26 Etats hors Afrique dont les Etats-Unis, l’Allemagne et le Canada qui sont de gros actionnaires disposant d’une très bonne notation.
Fitch explique que la part du capital de la BAD souscrite par ces pays non-régionaux représente 21% du capital total de la banque africaine. «Ce qui couvre la dette nette de la banque à la fin 2016. Mais nos projections indiquent que ce ne sera pas le cas en 2019», prévient Fitch Ratings dans un communiqué.
Toutefois, l’agence n’a pas dégradé la note de la banque, mais l’a maintenue à AAA, plus haut niveau dans l’échelle de notation financière de l’agence, grâce notamment aux garanties fournies par la banque.
«Le management de la banque nous a fourni des garanties supplémentaires sur une augmentation de capital à venir avant 2019, à même de couvrir les prêts émis, et un ralentissement de ces prêts à partir de 2018», explique l’agence.
Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a déjà fait part, à certaines occasions, de son ambition d’augmenter les capitaux de la banque, malgré le contexte économique actuel difficile.