Deux jours après son arrivée au Nigeria, le Président Muhammadu Buhari s’est adressé à ses concitoyens, tout en restant silencieux sur son état de santé qui pourtant suscite des spéculations et des inquiétudes dans le pays.
Dans un discours adressé à la nation ce lundi 21 août et retransmis en différé par la télévision nationale, le chef de l’Etat a remercié ses compatriotes pour leurs prières en sa faveur. Il a ensuite parcouru quelques questions liées, entre autres, à l’unicité – allusion faite aux revendications sécessionnistes de certains leaders du Biafra (sud-est) – et à la sécurité en réaffirmant sa volonté de neutraliser le groupe terroriste Boko Haram.
Quoi que visiblement affaibli, le président, 74 ans, s’est voulu rassurant, affirmant qu’il était quotidiennement au courant de la gestion des affaires publiques dans son pays. Pendant son absence, c’est le vice-président qui était à la manette pour assurer l’intérim.
Mais le président Buhari a dû laisser ses compatriotes sur leur soif en ne donnant aucune indication sur sa santé suite à un séjour médical de trois mois à Londres. Le peuple n’en saura donc pas plus. Le président a juste manifesté sa satisfaction en étant «de retour sur le territoire national parmi ses frères et sœurs».
La nature du traitement médical suivi par le chef de l’Etat n’a jamais été révélée officiellement par les autorités, ce qui permet d’entretenir des rumeurs sur la maladie dont souffre Buhari. Certains observateurs ont fait remarquer que c’est à dessein que les autorités n’ont pas fait passer l’allocution de Buhari en direct. Certaines scènes étaient, selon eux, visiblement coupées au montage, renforçant les doutes sur l’état de santé du chef de l’Etat.
Les Nigérians sont encore marqués par la mort de leur président Umaru Musa Yar’Adua en 2010, après des mois de traitement médical secret à l’étranger.