L’ex-ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Mahmoud Thiam écope de sept ans de prison, plus trois années de liberté surveillée aux Etats-Unis, pour des faits de corruption, a annoncé vendredi, le ministère américain de la justice.
L’ex-ministre guinéen aurait utilisé sa position pour influencer une décision du gouvernement guinéen consistant à accorder des droits d’exploitation miniers à deux opérateurs chinois (China Sonangol et China International Fund). L’affaire remonte à la période 2009-2010, sous la junte militaire guinéenne.
La justice américaine a reconnu Thiam coupable d’avoir reçu et blanchi, dans les transactions minières, quelque 8,5 millions de dollars de pots-de-vin, une somme qu’il a transférée dans une Banque aux Etats-Unis et avec laquelle il se serait offert des produits de luxe dont une maison à New York.
L’ex-ministre a reconnu avoir touché l’argent qui était, selon lui, «un simple prêt à titre personnel». Il a ainsi plaidé non coupable au cours de son procès.
Mahmoud, citoyen américain, 50 ans, a été arrêté en décembre dernier aux Etats-Unis, puis traduit devant un tribunal fédéral. Le Procureur américain avait auparavant requis 12 ans de prison «pour donner l’exemple».
L’assistant du procureur général a profité de cette occasion pour prévenir que «si des individus utilisent le système financier américain pour cacher l’argent de leurs pots-de-vin, ils seront pourchassés et punis».
En qualité de victime des faits de corruption commis par son ex-ministre, le gouvernement guinéen aura le droit de récupérer les biens acquis avec l’argent détourné.
«C’est une affaire d’une extrême importance pour le peuple de Guinée. Mahmoud Thiam occupait une position dans notre pays qui lui conférait pouvoir et autorité. Il a usé de cette position à des fins personnelles aux dépens du peuple guinéen», regrettait en mai dernier le ministre guinéen de la Justice, Maître Cheick Sako.