Le président gabonais, Ali Bongo, a donné l’ordre à son gouvernement d’envisager une loi d’amnistie en faveur des personnes qui seraient responsables des violences postélectorales de 2016.
«Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Odimba, nous a demandé d’envisager une loi d’amnistie qui traiterait au cas par cas certaines situations engageant des personnes qui se seraient rendues coupables» de violences pendant la crise postélectorale, a déclaré, mercredi, le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet.
Dans ce cadre, une commission nationale sur les violences électorales sera mise en place dans les prochains jours, a poursuivi le chef du gouvernement.
Les violences meurtrières commises au lendemain de la présidentielle d’août 2016, remportée officiellement par Ali Bongo Odimba, avaient fait une cinquantaine de victimes. Le candidat malheureux Jean Ping avait refusé de reconnaître les résultats du scrutin qui, selon lui, étaient entachés de plusieurs irrégularités. D’ailleurs, jusqu’à présent, le leader de l’opposition Ping réclame la victoire de cette présidentielle.
Suite à l’annonce de l’éventuelle promulgation d’une loi d’amnistie, certaines voix de l’opposition se sont déjà levées pour dénoncer une mesure qui n’aura pour effet que d’ôter toute responsabilité aux militaires et autres policiers ayant réprimandé sévèrement les manifestations avec la seule motivation de maintenir Ali Bongo au pouvoir.
Une presse locale s’étonne que le régime au pouvoir évoque des violences postélectorales, alors que Libreville a toujours nié l’existence des violences survenues après la réélection du président Bongo. Le média affirme, selon ses informations, que la loi d’amnistie viserait à dégager de leurs responsabilités certains généraux de l’armée.