La police tanzanienne a arrêté 20 personnes accusées d’homosexualité, dont douze femmes, samedi 16 septembre dans un hôtel à Zanzibar, un archipel semi-autonome.
Le commandant régional de la police, Hassan Ali Nasri, a déclaré sur la télévision nationale que «ces personnes sont impliquées dans des activités homosexuelles. Nous les avons arrêtées et nous sommes en train de les interroger. La police ne peut pas fermer les yeux sur cette pratique. Ils seront présentés au tribunal».
Les personnes arrêtées suivaient un atelier de sensibilisation sur le sida organisé par l’ONG internationale Bridge Initiative, ayant l’autorisation, de la part des autorités de Zanzibar, de dispenser des programmes d’éducation à la lutte contre le sida. La Tanzanie estime que les actions dans le cadre de la lutte contre le sida favorisent la promotion de l’homosexualité. Il y a quelques mois, le pays a fermé de centres de santé spécialisés dans la lutte contre ce fléau.
L’homosexualité est sévèrement réprimée en Tanzanie. D’après la loi, les personnes arrêtées risquent 30 ans de prison, pour les hommes, et sept ans pour les femmes, accompagnés d’une forte amende.
«Avez-vous jamais vu une chèvre ou un porc se livrer à ce jeu?», s’exclamait le président John Magafuli dans un discours prononcé en juin dernier. Le chef de l’Etat et le gouvernement sont farouchement opposés à cette pratique.
En fin de semaine, le vice-ministre tanzanien de la Santé, Hamisi Kingwangalla, a affirmé, devant le Parlement, que les autorités allaient continuer de lutter, de toutes leurs forces, contre les organisations défendant les droits des homosexuels dans le pays. Les étrangers soutenant cette les relations entre les personnes de même sexe sont passibles d’être expulsés du territoire.
Trente-huit des 54 pays du continent africain considèrent l’homosexualité comme une pratique illégale. En Mauritanie, au Soudan ou encore en Somalie, cet acte est passible de la peine de mort. Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent ces répressions et militent pour une dépénalisation universelle de l’homosexualité qui doit devrait passer par l’ONU.