Le président de l’Assemblée nationale togolaise, Drama Dramani, a annoncé, mardi, que le projet de réforme constitutionnelle sera soumis au référendum populaire, dans la mesure où le vote du texte au Parlement n’a pas atteint les 4/5e des voix, la majorité exigée par la Constitution pour que le projet de révision soit considérée comme adopté.
«A défaut de cette majorité, le projet de loi, adopté à la majorité des 2/3 des députés composant l’Assemblée nationale est soumis au referendum», a indiqué Dramani, ajoutant que «la parole sera donnée au peuple pour confirmer notre vote ou faire autrement».
Le vote au Parlement a été boycotté par les députés de l’opposition qui ont refusé de prendre part «à ce simulacre de plénière de l’Assemblée nationale», selon les termes utilisés par Eric Dupuy, porte-parole du principal parti d’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC).
Le projet de loi proposé par le gouvernement porte sur trois articles (52, 59 et 60) relatifs au mode de scrutin et à la limitation des mandats. L’opposition réclame le retour à la Constitution originelle de 1992 qui stipule qu’«en aucun cas, nul ne faire plus de deux mandats».
En principe, le projet de loi en cours veut rétablir le nombre de mandats présidentiels à deux, mais l’opposition dénonce la non-rétroactivité de cette mesure, qui pourrait permettre au président Faure Gnassingbé de jouir de deux autres mandats, alors qu’il est au pouvoir depuis 2005. Son prédécesseur, son père Gnassingbé Eyadéma, a dirigé le pays pendant trente-huit années. «C’est trop», estiment les adversaires du régime au pouvoir qui demandent le départ du président à la fin de son mandat.
Déjà, des voix se lèvent pour dire également «non» à la consultation populaire. Le leader du Parti national panafricain (PNP), Tikpi Salifou Atchadam, a indiqué dans une interview à la presse que les Togolais ne sont pas prêts pour aller au référendum. Ils agiront de telle sorte que ce vote connaisse le même sort que celui des élections antérieures, selon Atchadam.
Les poids lourds de l’opposition prévoient de continuer leurs manifestations de rue pour protester contre le projet de révision constitutionnelle. Le parti au pouvoir a annoncé faire de même pour soutenir le président.