La Tanzanie ne veut plus se voir victime des exportations illégales de ses mines par des sociétés minières étrangères. Son président, John Magufuli, a ordonné, mercredi, la construction d’un mur autour des mines de tanzanite afin de mieux contrôler leur vente.
Le chef de l’Etat a confié cette tâche de l’érection d’un mur à l’armée, tout en insistant sur le fait que «ce travail se fasse rapidement». Il prévoit également l’installation des caméras surveillance. D’ores et déjà, il a prévenu ceux qui seraient tentés de détourner l’attention, que «même si vous avalez de la tanzanite, elle sera détectée».
Début septembre, des rapports parlementaires ont fait des révélations autour de l’extraction de la tanzanite. Cette pierre précieuse profiterait, selon le document, aux grandes sociétés minières étrangères qui essaient de sous évaluer leurs productions, ainsi qu’aux trafiquants.
L’affaire a provoqué un bras de fer sérieux entre les autorités tanzaniennes et les sociétés minières qui opèrent en Tanzanie. Dodoma a déploré le manque à gagner pour le pays qui s’élève à plusieurs dizaines de milliards de dollars en impôts et redevances depuis 1998.
Dans ce tumulte, le gouvernement tanzanien a saisi, il y a quelques jours, des diamants d’une valeur estimée à 29,5 millions de dollars après avoir accusé la compagnie britannique Petra Diamonds, propriétaire de la mine, d’en avoir sous-évalué la valeur (14,7 millions de dollars) La saisie s’était effectuée à l’aéroport international de Dar es Salaam, alors que les diamants étaient en partance pour la Belgique.
«Le vol de tanzanite est incommensurable. Cela dure depuis des années. Il faut que ça finisse», a martelé Magufuli qui regrette que son pays ne profite pas de ses riches ressources naturelles. Le sous-sol tanzanien abrite, en effet, d’énormes quantités de diverses pierres précieuses. Le président a relevé de leurs fonctions deux hauts responsables du secteur minier, cités dans des rapports parlementaires, tout en exhortant d’autres responsables gouvernementaux, pointés du doigt dans l’enquête, de partir d’eux-mêmes, sans attendre qu’ils soient limogés.
Le chef de l’Etat préconise que désormais la vente de la tanzanite par les grossistes se fasse sous le contrôle de la Banque centrale tanzanienne.