Le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie (BA) a déclaré, ce mardi 26 septembre à Alger, que l’option du recours au financement non conventionnel pour faire face à la crise économique, ne devrait pas entraîner une explosion de l’inflation.
Saïd Maherzi qui s’exprimait ainsi devant la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), a rassuré que «les risques inflationnistes de ce financement sont maîtrisables, très maîtrisables».
Lundi, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a fait part devant le Conseil de la nation (Chambre haute) de son plan d’action et particulièrement de la proposition du gouvernement de recourir au financement non conventionnel, qui, selon lui, serait la seule issue possible pour sauver l’Etat de la faillite qui guette le pays. Le gouvernement exclut d’emblée la solution de l’endettement extérieur.
Le chef du gouvernement avait déjà obtenu le quitus de l’assemblée. Pour lui, la situation presse. «Il faut être franc en disant que d’ici novembre, sans financement non conventionnel, toute l’économie algérienne s’arrêtera brutalement», a-t-il indiqué aux sénateurs. La Banque centrale doit intervenir d’ici novembre pour que l’Etat soit en mesure d’assurer les salaires, a-t-il également défendu.
Mais le recours à une mesure aussi extrême comme la planche à billets ne semble pas faire l’unanimité. Certains analystes mettent en avant le risque inflationniste.
Pour le vice-gouverneur qui se base sur la série de mesures contenues dans le plan d’action du gouvernement, cette crainte d’inflation n’a pas vraiment lieu d’être, tant que le recours à ce type de financement n’est pas abusif. Ces mesures gouvernementales visent à garantir, entre autres, un plafonnement des dépenses publiques, une rationalisation des subventions, une croissance soutenue de la fiscalité ordinaire et le maintien du financement des investissements.
Maherzi a évoqué la possibilité de la mise en place d’un organe de suivi et de contrôle qui devrait accompagner le déroulement du financement non conventionnel.
Selon le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, les réserves de change de l’Algérie pourraient reculer à 97 milliards de dollars à fin décembre 2017. Elles étaient à 105,8 milliards de dollars à fin juillet 2017.