La Cour suprême de Cotonou a débouté le français Bolloré, dans le contentieux qui l’oppose à la Société béninoise privée Petrolin Trading Limited, concernant le projet de la construction de la ligne ferroviaire Cotonou-Niamey.
L’affaire remonte à 2008 lorsque le Bénin et le Niger avaient lancé un appel d’offres binational pour construire et gérer un réseau ferroviaire reliant leurs capitales, Cotonou et Niamey. Le marché avait été remporté par Petrolin. Mais, en 2013, les autorités du Benin avaient retiré le projet des mains de Petrolin pour le confier à Bolloré, à travers sa filiale Benirail (détenue à 80% par Bolloré, à 10% par l’Etat béninois et à 10% par l’Etat nigérien).
Une longue bataille judiciaire s’en était suivie, remportée en appel par la société béninoise en novembre 2015. Bolloré et l’Etat béninois s’étaient pourvus ensuite en cassation, devant la Cour suprême qui s’est prononcée, en fin de semaine dernière, en faveur de Petrolin.
Petrolin a communiqué sur cette décision de la Cour suprême ce lundi 03 octobre. Ce projet «imaginé, conçu et mis en place» par le PDG de Pétrolin, Samuel Dossou Aworet, lui «revient» désormais, a fait part l’avocat de la société, Me Cyrille Djikui. «Bolloré doit se mettre à l’écart» et «l’Etat béninois ne doit plus concéder le même projet à une autre société», a-t-il également exhorté.
La justice a ordonné, entre autres, la cessation par Bolloré de tous travaux entrepris sur le site de l’OCBN à Cotonou, sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs CFA par jour de résistance.
La construction de la ligne ferroviaire Cotonou-Niamey fait partie du grand projet «Epine dorsale» porté par Bolloré et devant relier le Bénin, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. La perte de cette bataille avec Petrolin est un coup dur pour le groupe français