Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a déclaré, jeudi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à laquelle il a participé par vidéoconférence depuis Bamako, que le Mali a enregistré des «progrès remarquables» dans le cadre de l’application de l’accord de paix conclu en 2015.
«Le gouvernement du Mali reconnait, certes, les difficultés qui ont jalonné le processus de paix, mais estime que des progrès remarquables ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger», a défendu le ministre.
Cette réaction fait suite à un rapport publié mardi, dans lequel le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dresse un sombre tableau de la situation au Mali. Le SG se dit «profondément préoccupé» par la «reprise de violents affrontements entre les groupes armés signataires de l’accord». Il a dénoncé l’absence de progrès politiques et déploré que «presque aucun progrès n’a été réalis » dans l’application de cet accord une année après.
Pour le ministre malien des Affaires étrangères, les retards constatés seraient dus à la détérioration de la situation sécuritaire au Mali et non à un certain «immobilisme» dans la mise en œuvre de l’Accord. «Affirmer aujourd’hui que presque rien n’a été fait, c’est quand même excessif», selon le ministre.
Tout en disant comprendre «l’impatience» du SG de l’ONU, des membres du Conseil et d’autres partenaires, il a assuré sur la détermination du gouvernement malien à diligenter l’application de l’accord, convaincu que c’est la seule alternative crédible pour sortir de la crise et promouvoir une paix durable.
Le Conseil de sécurité a réclamé des avancées «significatives» après l’intervention de Diop. Il y a un «consensus» au Conseil de sécurité sur «la nécessité d’adresser un message ferme aux parties maliennes quant à l’importance de mettre à profit les mois qui viennent pour progresser de manière significative dans la mise en œuvre de l’accord de paix», a fait part l’ambassadeur français François Delattre.
Le ministre malien a réclamé au Conseil un renforcement des capacités opérationnelles de la Minusma et un soutien international accru aux unités maliennes et à la constitution de la force militaire du G5 Sahel.