La Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) a mené samedi 7 octobre dernier, une opération de grande envergure contre le groupe armé 3R à Bocaranga, à 500 km dans le nord-ouest de la capitale centrafricaine Bangui, qui a été contraint de se retirer de la ville.
«Suite à l’ultimatum lancé par le commandant de la Minusca le 30 septembre dernier, la Force a lancé ce samedi matin une opération militaire de grande envergure à Bocaranga (…), destinée à expulser les éléments du groupe armé 3R de la ville et y rétablir la sécurité», a indiqué un communiqué de l’organisation onusienne.
D’emblée, certains observateurs locaux considèrent que déloger les rebelles de la ville n’est qu’un début de la victoire. Ils attendent de la mission d’atteindre son objectif, celui de libérer totalement la ville et les alentours de l’emprise de ces miliciens, et de permettre le retour des quelques 23.000 habitants qui avaient fui les affrontements des 22 et 23 septembre dernier entre membres du groupe 3R et des anti-balaka.
L’opération de la MINUSCA devrait s’étendre à d’autres provinces qui sont sous le contrôle des groupes armés.
Selon des témoignages, la force onusienne a déployé des moyens importants dans cette opération. La MINUSCA elle-même assure mener l’opération «dans le strict respect du droit et des conventions internationales». Au sein de la mission, on se félicite déjà que les premiers objectifs soient atteints, à savoir le départ du groupe armé de la ville de Bocaranga.
«Les objectifs initiaux ont été atteints et en ce moment nous tentons de sécuriser la ville – les militaires contrôlent quasiment toutes les positions – et les alentours afin d’empêcher le retour à Bocaranga des 3R, mais également d’autres groupes armés, y compris les anti-balaka», a fait part Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA.
Le groupe baptisé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), apparu fin 2015, prétend protéger la communauté peule contre les attaques des milices anti-balaka. La milice a occupé presque pendant deux semaines la ville de Bocaranga. Plusieurs de ses combattants ont été blessés pendant les échanges de tir avec les Casques bleus.