L’ancien président du Sénégal, Abdoulaye Wade, hausse le ton contre les avocats qui ont défendu l’Etat dans l’affaire de son fils Karim Wade, et qui réclament le paiement des honoraires qui leur sont dues.
Depuis quelques temps, l’Etat du Sénégal et ses avocats se livrent une bataille, autour de ces honoraires. L’Etat a décidé de revoir à la baisse le pourcentage des 11 avocats concernés sur les avoirs recouvrés, mais certains parmi eux tiennent au respect de la convention signée au départ qui prévoit 2% du montant global. Ce qui revient à dire que chacun devrait percevoir 1,2 milliard sur les 60 milliards de Francs Cfa recouvrés à ce jour, une somme jugée trop importante par le président Macky Sall qui propose 750 millions par robe noire.
Wade s’immisce donc dans ce différend en accusant les avocats d’escrocs. «Vraiment c’est le monde à l’envers. Les avocats de l’Etat dans l’affaire Karim Wade, réclameraient 2% des 60 milliards de FCFA qu’ils auraient gagnés pour l’Etat, sur les 694 milliards promis, en exécution d’une convention d’honoraires signée par les deux parties», s’exclame l’ex-chef d’Etat dans une déclaration qu’il vient de publier.
«Haro sur les avocats» qui réclament à leur pays «la rémunération de ce qui n’est, en vérité, qu’une tentative d’escroquerie !», alerte Wade. Celui-ci estime que l’Etat ne doit rien payer à ses avocats. Au contraire, il doit les poursuivre «pour enrichissement illicite et tentative d’escroquerie». Envers l’actuel président Macky Sall, Wade recommande de se garder de leur verser les deniers publics, «opération qui engagerait sa responsabilité personnelle».
Pour empêcher le paiement des avocats, l’ex-président va jusqu’à demander aux Sénégalais de signer des pétitions et d’organiser des marches de protestations contre le versement de l’argent à ces défenseurs de l’Etat, au cas où son appel ne serait pas entendu.
D’ailleurs, pour maître Wade, ces confrères n’ont rien fait, dans la mesure où, selon lui, c’est la CREI (Cour qu’il estime avoir été spécialement et exclusivement réactivée pour juger Karim Wade) et son procureur spécial, qui ont fait le travail pour l’État. Il affirme aussi que «ces avocats savaient, dès le départ, qu’il n’y avait pas d’argent à récupérer sur Karim Wade, dont aucun d’entre eux ne doutait en réalité de l’innocence».