Le procureur de la République ivoirienne, Richard-Christophe Adou, a annoncé lundi 9 octobre, que Souleymane Kamaraté Koné, directeur du protocole de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a été écroué pour «complot», dans le cadre de l’enquête sur les caches d’armes.
Le 11 mai dernier, une gigantesque cache d’armes (estimée à six tonnes d’armes et de munitions) avait été découverte dans la résidence de Koné, dit «Soul to Soul», à Bouaké, pendant que la ville était secouée par une mutinerie. Il est ainsi accusé de possession et de distribution d’armes en vue de déstabiliser l’Etat.
«Au regard de la gravité des faits de détention, de cession d’armes de guerre et de munitions de première catégorie, ainsi que de complot contre l’autorité de l’Etat, M. Souleymane Karamaté Koné a été interpellé ce lundi 9 octobre 2017», a déclaré le procureur, ajoutant qu’«une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre lui et toute autre personne concernée».
La réaction n’a pas tardé dans l’entourage de Guillaume Soro qui évoque des manœuvres politiques au sommet de l’Etat dans le seul objectif de décrédibiliser le président de l’Assemblée nationale avant la présidentielle de 2020.
Son chargé de communication, Moussa Touré, assure que Souleymane Kamaraté Koné n’est en aucune manière responsable de cette cache d’armes, «Soul to Soul l’a dit : il n’est pas le propriétaire de ces armes (…). Sa maison a juste servi de lieu d’entreposage pour l’ensemble des forces républicaines de Côte d’Ivoire qui, sur ordre du président Alassane Ouattara, ont lancé l’assaut pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir», a-t-il martelé.
Touré a informé aussi que «Koné Karamaté Souleymane a déjà fait la prison en 2000 pour la cause du Président Alassane Ouattara». Pour sa part, Guillaume Soro qui est actuellement hors de la Côte d’Ivoire, a appelé les Ivoiriens au calme et à la sérénité, tout en espérant que «la justice fera librement son travail».
Selon des observateurs, la détention provisoire de «Soul to Soul» et d’autres collaborateurs risque d’approfondir le fossé qui se dessine depuis un moment entre Soro et Ouattara.