Le vice-président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, réagissant à son éviction lundi 10 octobre, de son poste de ministre de la justice, par le président Robert Mugabe, a déclaré qu’«il relève du plaisir du président d’introduire du sang neuf dans le gouvernement».
«Comme il (Mugabe) l’a dit lui-même, il nous a observés, il a évalué nos performances et jugé que, dans certains secteurs, ces performances n’étaient pas à la hauteur de ses attentes. En conséquence, il a remanié», a-t-il poursuivi, en marge de la prestation de serment des nouveaux membres du gouvernement.
Mnangagwa, 75 ans, a gardé tout de même sa fonction de vice-président. Il est en conflit, depuis août dernier, avec des proches du président Mugabe, dont la Première dame Grace Mugabe. Au centre du conflit, une rumeur autour d’une tentative d’empoisonnement du vice-président dans laquelle le nom de l’épouse du chef de l’Etat a été cité.
Le vice-président avait fait un malaise en août et les médecins lui avaient indiqué que sa diarrhée et ses vomissements étaient consécutifs à un empoisonnement. Pour plusieurs partisans du vice-président et autres observateurs d’ailleurs, le départ de Mnangagwa du gouvernement a été commandité par la Première dame. Celle-ci a vigoureusement dénoncé cette allégation.
Pour sa part, l’autre vice-président du Zimbabwe, Phelekezela Mphoko, a accusé Mnangagwa de vouloir déstabiliser le pays. «Il y a peu de doutes que c’est un agenda caché pour déstabiliser le pays en mentant pour attiser les tensions ethniques», a-t-il déclaré au cours d’un meeting où il fait allusion à la question de la tentative d’empoisonnement.
Le vice-président Mnangagwa est considéré comme un des successeurs potentiels du Président aux côtés de Grâce Mugabe, l’épouse du vieux président.
Mugabe, 93 ans, au pouvoir depuis l’accession de son pays à l’indépendance en 1980, s’est lui-même porté candidat à sa propre succession, à la présidentielle de 2018.