La République démocratique du Congo (RDC) a été élue, lundi 16 octobre, au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, provoquant la colère des organisations de défense des droits de l’homme, des Etats-Unis et d’autres observateurs.
Le pays a bien décroché, haut la main, un des quatre sièges réservés au groupe africain, avec 151 sur 193 voix, et ce malgré l’appel des militants congolais (157 associations) et autres ONG internationales à bloquer la candidature de Kinshasa.
Les autorités congolaises ont crié victoire, en récoltant le fruit de leur campagne en faveur de la candidature de la RDC. Sans surprise, des voix s’élèvent également pour contester l’élection de ce pays qui est accusé d’être un mauvais élève en matière des droits de l’homme.
«C’est un peu une gifle pour les nombreuses victimes des violations graves des droits de l’homme» commises par le gouvernement congolais dans tout le pays, a déploré Philippe Bolopion, un porte-parole de Human Rights Watch à New York.
Il a rappelé que «les forces de sécurité gouvernementales [congolaises] sont soupçonnées d’être responsables de la plupart des violences commises dans la région Kasaï, et près de 90 fosses communes ont été recensées».
Pour lui, aussi bien la RDC que le Burundi et l’Arabie saoudite qui siègent déjà au sein du CDH n’ont pas leur place dans cette institution.
L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a déclaré que le choix de la RDC indique à quel point le Conseil des droits de l’homme a perdu sa «crédibilité».
En juillet passé, la diplomate américaine avait déjà critiqué les pays africains qui soutenaient la candidature de la RDC, affirmant que ce soutien était «un manquement inexcusable» à la promotion des droits de l’homme par les pays africains.
Répondant à Nikki Haley, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, a invité l’ambassadrice à visiter la RDC pour mieux connaître le pays, et à ne pas se limiter aux déclarations des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme.
La RDC siègera au Conseil des droits de l’homme de l’ONU de 2018 à 2020, ainsi que les trois autres pays qui ont été élus à la même occasion, à savoir le Sénégal, le Nigeria et l’Angola.