La situation de la corruption au Mali annoncerait-elle des signes positifs ? Si de 2013 à 2014, un total de 153 milliards de francs CFA (près de 234 millions d’euros) avait manqué dans les caisses de l’Etat à cause de la corruption et de la mauvaise gestion, pour 2015, le vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, a relevé un montant de plus de 70 milliards de francs CFA (plus de 100 millions d’euros) dans son rapport.
Dans ce dernier rapport annuel sur la corruption, publié récemment, le vérificateur général, indexe, entre autres, des multiples fraudes, à différents niveaux, dans le domaine des hydrocarbures, des manquements notoires dans les opérations de gestion de fonds publics et du patrimoine de l’Etat, dans différents services de l’administration. Le document précise que les 70 milliards de francs CFA détournés se répartissent comme suit : plus de 32 milliards concernent la fraude (détournement de fonds, fausses facturations, double facturation et autres malversations) et plus de 37 milliards de francs CFA sont liés à la mauvaise gestion.
Reste à savoir si le rapport aboutira à l’arrestation des coupables. En tout cas, le président Ibrahim Boubacar Kéita a engagé le gouvernement à diligenter la mise en œuvre des recommandations, ainsi que les suites judiciaires y afférentes.
Un média local dénonçant l’impunité au Mali, s’est insurgé contre le Syndicat national des travailleurs de l’Administration d’Etat (SYNTADE) qui aurait déposé, presque au moment où le vérificateur général a remis son rapport au chef de l’Etat, un préavis de grève de trois jours si le gouvernement ne retirait pas la loi sur l’enrichissement illicite.
Mais pour les administrateurs de l’Etat, cette loi serait discriminatoire parce qu’elle ne vise pas toutes les catégories de travailleurs.