L’Association Survie basée en France, a réagi à la répression meurtrière qui s’abat sur les manifestants de l’opposition au Togo, en invitant le gouvernement français à condamner les violences policières, à envoyer un message de désaveu au régime de Lomé en suspendant sa coopération policière et militaire et en prenant des sanctions contre des responsables togolais.
Survie est une association loi 1901 créée en 1984 qui dénonce toutes les formes d’intervention néocoloniale française en Afrique et milite pour une refonte réelle de la politique étrangère de la France en Afrique.
Dans son communiqué, l’association attire l’attention de la France sur le fait qu’elle ne doit pas reproduire la même faute qu’au Burkina Faso. «La France risque de reproduire la même faute historique qu’en 2014 au Burkina Faso, où la diplomatie s’était tue jusqu’à la chute de Compaoré et où l’armée française avait discrètement exfiltré le dictateur déchu», a rappelé le porte-parole de l’association Thomas Borrel.
L’ONG dénonce les stratégies mises en place par le régime au pouvoir au Togo pour briser le mouvement des manifestations de l’opposition et met le gouvernement français devant ses responsabilités.
«Si elles ne réagissent pas rapidement, les autorités françaises porteront une responsabilité particulière. Elles cautionneront, une fois de plus et à double titre, ces graves violations des droits humains», alerte l’association.
«Au silence complice s’ajoute un soutien opérationnel et politique aux forces de l’ordre qui répriment aujourd’hui un mouvement populaire inédit dans ce pays», poursuit-elle.
Plaidant pour le peuple togolais, Survie estime que celui-ci attend de la France qu’elle « dénonce publiquement ce régime criminel et prenne des sanctions immédiates, comme la suspension de sa coopération policière et militaire et le gel des avoirs des caciques du régime».
Survie se définit comme une association qui dénonce toutes les formes d’intervention néocoloniale française en Afrique et milite pour une refonte réelle de la politique étrangère de la France en Afrique.
Le Togo connaît des tensions politiques depuis deux mois autour des réformes constitutionnelles. La Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie vient d’appeler au calme, demandant aux différentes parties «d’encourager toute action de nature à contribuer à la résolution de cette crise».