La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) a exigé, mercredi lors de son point de presse hebdomadaire, la publication d’un calendrier électoral réaliste, estimant que l’accord de la Saint Sylvestre du 31 décembre 2016, signé entre le pouvoir et l’opposition est toujours valable.
Il y a quelques jours, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a prétendu qu’il était difficile d’organiser le scrutin d’ici la fin de cette année, comme le préconise l’accord, dans la mesure où la CENI devrait disposer de 504 jours après la fin de l’enrôlement des électeurs pour organiser de bonnes élections. Or l’enregistrement des électeurs traîne encore les pieds particulièrement dans la région du Kasaï à cause des violences.
Qu’à cela ne tienne, pour la MONUSCO, «à l’heure actuelle, la publication d’un calendrier réaliste, l’établissement d’un budget pour la tenue des élections, la mise en œuvre des mesures de décrispation et la garantie du respect des droits et libertés fondamentales [sont] les principales conditions à remplir pour faire avancer le processus politique».
A l’issue d’une réunion tripartite entre la CENI, le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et le gouvernement, tenue mercredi à Kinshasa, sur l’évaluation du processus électoral, le Premier ministre, Bruno Tshibala a déclaré que «la CENI dispose maintenant, à l’issue de ces travaux d’évaluation, de tous les éléments nécessaires pour préparer et publier le calendrier électoral en vue de paver et de baliser le chemin qui va conduire le peuple congolais vers les meilleurs élections de l’histoire récente de notre pays». Pas un mot sur la date effective de l’élection, sinon une simple promesse de la publication imminente d’un calendrier électoral.
Par ailleurs, le chef du gouvernement a assuré sur la détermination de son gouvernement de débloquer tous les moyens nécessaires à l’organisation des élections. Il a invité, par la même occasion, la communauté internationale à honorer ses engagements en relation avec le processus électoral en RDC.
Plusieurs observateurs sont plutôt d’avis que les partenaires étrangers ne pourront mettre la main à la poche qu’après la publication du calendrier électoral. La société civile congolaise, exige aussi, pour sa part, la tenue des élections selon les termes de l’accord du 31 décembre.