Le roi du Maroc a limogé mardi quatre ministres, dont un rapport d’audit a pointé la responsabilité dans les retards enregistrés dans l’exécution de vastes projets de développement, alors qu’ils étaient membres du précédent gouvernement, dirigé par l’islamiste Abdelilah Benkirane.
L’enquête menée par la Cour des comptes a révélé « un ensemble de déséquilibres » qui ont marqué la mise en œuvre d’un programme de développement dans la région d’Al Hoceima, dans le nord du pays. La Cour des comptes, présidée par l’ancien premier ministre Driss Jettou, connu pour sa rigueur et sa transparence, a constaté un grand retard dans le lancement des projets.
Le rapport précise que « la grande majorité de ces projets n’avait même pas été lancée ». Toutefois, les résultats de l’enquête n’ont pas révélé de malversations ni détournements. Cette décision sans précédent de par son ampleur au Maroc, revêt un caractère administratif et s’inscrit dans le cadre du principe de reddition des comptes, dont le roi avait promis récemment la mise en œuvre.
La personnalité du président de la Cour des comptes autant que cette même instance, dont les enquêtes sur la gestion des organismes publics font autorité au Maroc, ont contribué à dissocier le rapport du contexte des protestations qui ont eu lieu ces derniers mois dans la ville d’Al Hoceima.
Plusieurs autres ministres et hauts responsables de l’ancien gouvernement ont également été pointés dans cette mauvaise gestion. La décision du roi est destinée à tirer les enseignements et à éviter à l’avenir les dysfonctionnements et les obstacles qui pourraient entraver la réalisation des chantiers de développement dans les différentes régions du pays, indique-t-on de source officielle à Rabat.