La monnaie sud-africaine, le Rand a encore perdu 2% de sa valeur face à l’Euro, après que le ministre de l’économie, Malusi Gigaba ait brossé ce mercredi, un portrait sombre de l’économie sud-africaine.
En effet, pour Gigaba qui présentait le budget de l’Etat, lors de la traditionnelle rencontre de mi-mandat devant le Parlement, les indicateurs sont au rouge : la faiblesse des revenus devrait aggraver le déficit budgétaire, creusant l’écart à 4,3% du PIB pour l’exercice en cours, contre les 3,1% avancés en février dernier. Les prévisions de croissance pour 2017 sont revues à la baisse, passant de 1,1% à 0,7%.
Parmi tant d’autres mauvais indicateurs, le ministre a évoqué l’inflation de la dette qui pourrait amplifier le risque d’une nouvelle dégradation de sa notation par les agences internationales. Selon certaines sources, le département des Finances aurait déjà pris contact avec les agences de notation, dans une démarche d’anticipation, afin d’organiser des réunions ayant pour objectif d’éviter une dégradation de la notation.
«Améliorer nos perspectives de croissance économique au cours de la période à venir reste notre plus grand défi», a fait part Gigaba, précisant qu’«il n’est pas dans l’intérêt public, ni dans l’intérêt du gouvernement de mettre en péril l’état de notre économie et les défis auxquels nous sommes confrontés».
La présidence sud-africaine a déjà mis en place une équipe chargée de prospecter les moyens susceptibles de stabiliser la dette, réduire le déficit, stimuler la croissance ou encore renforcer la confiance des investissements au cours des années à venir.
Plusieurs observateurs locaux attribuent cette alarmante situation économique à la mauvaise gestion par le régime au pouvoir mené par le parti Congrès national africain (ANC).
Le président Jacob Zuma est accusé d’être impliqué dans nombreux scandales financiers et de corruption. Depuis, l’opposition, voire certains ténors de l’ANC, revendiquent à sa démission.