Le procureur de la République du Sénégal, Serigne Bassirou Guèye a demandé mercredi 25 octobre, au président de l’Assemblée nationale, la levée de l’immunité parlementaire du maire de Dakar, Khalifa Sall.
Khalifa Sall, poursuivi pour détournement de fonds publics et détenu depuis mars dernier, jouit de l’immunité parlementaire depuis sa récente élection au poste de député, à l’issue des législatives du 30 juillet dernier.
Ses avocats ont déjà réclamé sa liberté d’office, estimant que leur client était désormais protégé par cette immunité et qu’il devait exercer sa nouvelle fonction, conformément à la Constitution et à la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Mais la défense de Sall n’a jamais obtenu gain de cause. Elle s’est dite d’ailleurs étonnée de la demande du Parquet de Dakar qui sollicite la levée de l’immunité que l’Etat ne reconnaît pourtant pas à Sall, prétextant qu’il était poursuivi pour des faits antérieurs à son élection.
Un député de la coalition «Manko Wattu Senegaal», Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, a appelé ses collègues à boycotter la saisine du procureur de la République. «J’appelle mes collègues députés à ne pas voter la levée de l’immunité parlementaire du député Khalifa Sall».
D’après lui, cette démarche confirme que l’affaire Khalifa Sall est purement politique. «L’affaire est purement politique. Si aujourd’hui on demande la levée de son immunité parlementaire, c’est parce qu’il devait être libéré depuis longtemps pour qu’il puisse siéger à l’Assemblée nationale et bénéficier de tous les privilèges comme tous les députés», a-t-il ajouté.
Selon la presse locale, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale s’est déjà réunie au moins une fois pour examiner la demande du Parquet de Dakar. Notons que l’Assemblée nationale est largement dominée par la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar.
La coalition «Manko Wattu Senegaal» à laquelle appartient Khalifa Sall préparerait une riposte d’après certaines rumeurs.