François Compaoré, frère cadet de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, a été interpellé ce dimanche 29 octobre à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle dans la banlieue de paris, dans le cadre du mandat d’arrêt international qui avait été émis par la justice burkinabè en lien avec l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Le mandat d’arrêt contre François Compaoré avait été émis le 5 mai dernier par la justice burkinabè. Son arrestation a été saluée par la famille du journaliste Zongo et ses avocats.
Me Benewende Sankara, l’un des défenseurs de cette famille, a déclaré que «cette interpellation vient purement et simplement comme pour répondre à l’arrogance d’un homme qui défie la justice» du Burkina Faso. Il a demandé une extradition rapide de François Compaoré, pour la «manifestation de la vérité parce que ça n’a fait que trop durer depuis 1998 que le journaliste Norbert Zongo est assassiné».
«Je pense qu’aucune argutie ni politique ni diplomatique ne pourra faire obstacle à la manifestation de la vérité», a-t-il poursuivi. Pour les avocats de la famille Zongo, c’est le frère cadet de l’ex-président qui avait poussé les militaires à commettre les assassinats de Norbert Zongo et ses compagnons.
François Compaoré est poursuivi pour «incitation à assassinats». Zongo et ses trois compagnons de route avaient été tués en décembre 1998. Cet homme de média, célèbre pour ses positions critiques vis-à-vis du pouvoir, enquêtait sur le decès de son chauffeur. Sa mort avait provoqué de vives protestations au Burkina et au niveau international.
Quant à l’enquête sur son assassinat, elle a pris une nouvelle tournure après la chute du régime de Blaise Compaoré. Trois militaires membres de l’ex-garde présidentielle ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt.
L’avocat de François Compaoré a dénoncé une «manœuvre politique». Pour lui, «ce vieux dossier Norbert Zongo» est exhumé «pour essayer d’atteindre son frère, Blaise Compaoré, contre lequel ils n’arrivent pas articuler des griefs juridiques».
L’ex-président qui avait trouvé refuge en Côte d’Ivoire, après la chute de son pouvoir, est, lui aussi, sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur la répression de l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui avait entraîné sa fuite.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè a affirmé que son pays demandera l’extradition de François Compaoré.