Le président zimbabwéen Robert Mugabe a dénoncé, mercredi 1er novembre, la multiplication des cas de meurtre dans son pays, appelant, par la même occasion, à la restauration de la peine de mort.
«Restaurons la peine de mort. Les gens ont perdu le respect pour la vie humaine. Ils se tuent sans scrupule pour un rien. Est-ce cela le pays pour lequel nous avons combattu ?», a martelé le chef de l’Etat, à Harare, la capitale, lors des obsèques d’un combattant de la lutte pour l’indépendance du Zimbabwe. «Nous voulons que ce pays soit une nation pacifique et heureuse, pas un pays avec des gens qui s’entretuent», a-t-il ajouté.
Si le président Mugabe a mis en avant le respect du caractère sacré de la vie humaine pour réclamer le rétablissement de la peine de mort, il a aussi été, encouragé, selon la presse locale, par la demande d’une cinquantaine de personnes à exercer le métier de bourreau chargé d’exécuter les condamnés à mort par pendaison.
En principe la Constitution zimbabwéenne, adoptée en 2013, autorise la condamnation à mort par pendaison pour les hommes de 18 à 70 ans convaincus de meurtre aggravé, mais, dans les faits, les exécutions n’ont pas été réalisées depuis 2005, en raison de l’absence de bourreaux.
Selon l’agence Associated Press, plus de 90 prisonniers attendent dans le couloir de la mort au Zimbabwe.
La société civile zimbabwéenne est, quand à elle, contre la peine de mort. Elle a déjà sollicité, par le passé, l’abolition de cette sentence, estimant qu’elle est cruelle et porte atteinte au droit à la vie.