L’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade a dressé, dimanche, un sombre tableau de son pays survenu, après son départ du pouvoir, décriant le niveau insoutenable de l’endettement du Sénégal et les difficultés du gouvernement à honorer ses dettes.
«Le pays s’est beaucoup dégradé depuis que je suis parti. Le taux d’endettement est de 65%. J’ai été professeur d’économie et tous les livres que j’ai explorés enseignent que le taux ne doit jamais excédé 17%. La situation financière est carabinée», a martelé l’ancien chef d’Etat sénégalais.
Il a également affirmé que les fins du mois sont la bête noire du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, lorsqu’il s’agit de payer les salaires des fonctionnaires. «Dès qu’il reçoit l’argent des impôts ou des douanes, il réfléchit pour savoir qui il va payer d’abord. Les dégâts sont énormes», regrette Wade.
Répondant à l’ex-président, le Ministère en charge de l’économie a affirmé, dans un communiqué, qu’«après les allègements et annulation dans la dette au titre des pays pauvres très endettés et d’initiative d’allègement de la dette multilatérale, le taux d’accroissement moyen de la dette du Sénégal sur la période 2007-2011 qui était de 21, 8%, a été ramené à 13,6 % sur la période 2012 -2017». Rappelons que Wade a occupé le fauteuil présidentiel de 2000 à 2012.
Le Sénégal était «plus endetté sous l’ère Abdoulaye Wade que sous Macky Sall», a souligné le communiqué. Le ministère a invité l’ancien président à se rapprocher de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) où «les disponibilités du Sénégal sont vérifiables». Ces disponibilités s’élèveraient à un montant de 164,767 milliards de francs CFA à la date du 2 novembre 2017, après le paiement des salaires du mois d’octobre 2017, selon le département de l’économie.
Pour le DG de l’Observatoire des Services Financiers, Habib Ndao, «le niveau d’endettement actuel montre à merveille la crédibilité du programme économique du Président Macky».
Le Sénégal, a-t-il conclu, «est certes endetté, mais pas surendetté comme le laisse croire l’ex-président Wade », ajoutant que «cette sortie montre qu’il épouse les thèses néoclassiques qui ne collent pas au contexte actuel de découverte de pétrole et de gaz».