La République du Congo et la RD-Congo sont-elles en train de renouer avec leur ancienne amitié privilégiée, après de longs mois de crise diplomatique et politique ? Tout le laisse espérer.
La rencontre qui a eu lieu en fin de semaine dernière entre les Présidents Denis Sassou Nguesso et Joseph Kabila laissent entrevoir les perspectives sérieuses d’une normalisation des relations bilatérales entre les deux pays frères séparés par le fleuve et son affluent l’Oubangui.
Les deux chefs d’Etat ont eu un tête-à-tête de près de deux heures à Kinshasa. L’objectif de la rencontre consistait à jeter à nouveau le » pont » entre les deux pays, après la crise qui a secoué les relations diplomatiques entre les deux Congo, à la suite d’expulsions massives dans des conditions jugées déplorables de plus de 170.000 ressortissants congolais ex-Zaïrois qui vivaient dans les grandes villes du Congo-Brazzaville.
En marge de la rencontre entre les deux Présidents, les délégations des deux pays tenaient une autre réunion à Kinshasa, pour tenter d’arrêter les mesures à mettre en œuvre pour la normalisation des liens de coopération entre les deux pays. Outre la possibilité de supprimer le visa qui a été institué à la suite de la crise des expulsions, les deux parties ont convenu de mettre en place une « Commission mixte d’enquête sur les allégations de violation des droits de l’homme ayant émaillé les opérations d’expulsion de la République du Congo, des ressortissants de la RD-Congo ». Les Kinois refoulés qui ont du mal à se réadapter dans un contexte nouveau qu’ils ont oublié il y a des lustres, réclament à présent le droit à une justice réparatrice.
Les rapports se sont tendus entre la RD-Congo et le Congo Brazzaville au lendemain de l’Opération dite » Mbata ya Bakolo « , lancée en avril dernier par les autorités de la république du Congo contre les ressortissants étrangers, dont les Kinois. Dans la foulée, plusieurs milliers de citoyens Congolais de Kinshasa établis depuis longtemps sur le sol du Congo-Brazzaville ont été brutalement expulsés.
A ce jour, certaines sources laissent entendre que c’est sous la pression de certains acteurs internationaux et de l’opinion publique interne que le Président Sassou Nguesso s’est senti dans l’obligation de traverser le fleuve pour aller se réconcilier avec son voisin de l’autre côté de la rive.