Le gouvernement camerounais a émis des mandats d’arrêts internationaux à l’encontre d’une quinzaine de leaders sécessionnistes anglophones qui seraient impliqués dans les événements en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, selon la presse locale.
La presse de ce mercredi parle de dossiers qui auraient été préparés et remis à la police internationale, avec l’espoir d’obtenir l’extradition des personnes visées qui seraient à l’étranger.
Si la liste des personnalités poursuivies n’est pas connue, plusieurs observateurs n’émettent aucun doute sur certains noms, dont celui de Sisiku Ayuk Tabe, le chef de file de Southern Cameroon national council (SCNC) qui milite pour la sécession de la partie anglophone du pays.
Le SCNC avait été déclaré illégal et interdit d’activités sur l’étendue du territoire camerounais depuis 2001, mais dans les faits le mouvement continue à œuvrer pour défendre ses convictions. Le 1er octobre dernier, il a fait une déclaration symbolique d’indépendance de l’extrême ouest du Cameroun. L’armée déployée sur place a toutefois fait échouer le projet.
En tout cas, les autorités tiennent les leaders de ce mouvement sécessionniste pour responsables de la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions anglophones depuis pratiquement une année.
La minorité anglophone, qui représente environ 20% des 23 millions de Camerounais proteste contre sa «marginalisation» par le pouvoir central. Ce qui a fait déborder le vase en novembre dernier, c’est l’envoi de professeurs francophones dans cette partie du pays par l’Etat central. Les anglophones sont partagés entre deux solutions : le fédéralisme ou l’indépendance. Yaoundé s’oppose catégoriquement à ces deux alternatives.