Le président tchadien, Idriss Déby a exhorté clairement ses compatriotes à ne plus compter sur le pétrole, qui est la première source de revenus pour le pays, et à investir dans l’agriculture et dans l’élevage.
Alors qu’il s’adressait aux opérateurs économiques, lors d’une assemblée générale du parti au pouvoir, ce week-end à Ndjamena, le chef de l’Etat a prévenu les fonctionnaires qu’il n’y aura pas d’augmentation de salaire à court terme. C’est le retour aux années avant pétrole (avant 2003), a fait comprendre le président.
Le gouvernement tchadien a déjà mis en œuvre d’autres mesures, comme la réduction du train de vie de l’Etat ou encore le retrait de certains privilèges de la fonction publique.
L’or noir représente 70% des recettes budgétaires du pays, mais la chute des cours a dramatiquement secoué le pays, au point de propulser, l’année dernière, son économie dans la récession.
Les autorités veulent diversifier l’économie nationale. Rappelons qu’en septembre dernier, Ndjamena a mobilisé les investisseurs publics et privés à Paris, en vue de réunir 3.700 milliards de francs CFA nécessaires pour financer un plan de développement s’étalant sur les cinq prochaines années. Les promesses annoncées s’étaient élevées à 10.000 milliards de CFA.
En juillet dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouveau plan d’aide en faveur du Tchad, de plus de 310 millions de dollars, sur trois ans. L’argent est versé par semestre, après révision de la situation budgétaire du pays.
Ainsi, pour assurer ses partenaires, le chef de l’Etat s’est engagé sur le chemin de la réforme et de l’austérité qui est, sans surprise, diversement apprécié par la population. L’opposition estime que la situation économique actuelle n’est pas due seulement à la chute des cours, mais aussi à la mauvaise gouvernance par le pouvoir.