Suite aux rumeurs sur un putsch militaire qui serait en cours au Zimbabwe, l’armée a assuré mercredi matin à la télévision publique, que «ce n’est pas un coup d’Etat», mais une opération lancée contre des «criminels» de l’entourage du président Robert Mugabe.
«Nous assurons à la Nation que son Excellence le président [Robert Mugabe] (…) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie», a affirmé le général Sibusiso Moyo qui a lu le communiqué de l’armée, précisant que dès que leur mission visant les proches du chef de l’Etat «sera accomplie», la situation devrait retourner à la normale.
Selon des témoignages, des échanges de tirs ont été entendus près de la résidence privée du chef de l’Etat dans la capitale Harare. L’armée aurait bloqué des routes menant aux principaux bâtiments officiels (ministère, Parlement, tribunaux) et plusieurs personnalités, dont le ministre des Finances, Ignatius Chombo, seraient détenues par les militaires.
Des événements se succèdent rapidement depuis que Mugabe a mis à la porte son vice-président le 6 novembre passé, pour «manque de loyauté». Une semaine plus tard, le chef de l’armée est monté au créneau, invitant, devant la presse, le président Mugabe d’arrêter la «purge», au sein du parti présidentiel, la Zanu-PF.
Le général Constantino Chiwenga a même mis en garde que l’armée pourrait «intervenir» si cette «purge» ne cessait pas. Le parti au pouvoir a répondu, mardi 14 novembre, accusant le chef de l’armée de «conduite relevant de la trahison» et de vouloir «encourager au soulèvement».
L’ancien vice-président Mnangagwa, 75 ans, longtemps pressenti comme le successeur potentiel de Mugabe a dû fuir son pays. Il était aussi en conflit avec la première dame, Grace Mugabe qui ne cache pas son ambition de succéder à son mari. Mais Mugabe, au pouvoir depuis plus de 30 ans, veut briguer un autre mandat en 2018, malgré son âge avancé et sa santé fragile.
La communauté internationale suit de près la situation dans ce pays. L’ambassade des Etats-Unis à Harare a recommandé à ses citoyens de rester «à l’abri jusqu’à nouvel ordre» en raison des «incertitudes politiques» dans le pays.