L’opposition bissau-guinéenne a appelé ses partisans à descendre dans la rue du 16 au 17 novembre pour réclamer une fois de plus la démission du président José Mario Vaz et de son gouvernement.
Si la marche de jeudi a été étouffée par les forces de l’ordre, avec lesquelles les affrontements ont été violents et on fait près d’une dizaine de blessés, les manifestants se sont encore donnés rendez-vous ce vendredi.
Dix-huit partis de l’opposition regroupés au sein du Forum de concertation politique estiment que le chef de l’Etat et son gouvernement ne sont pas en mesure de faire appliquer l’accord signé en octobre 2016 à Conakry, sous l’égide du président guinéen Alpha Condé, consistant à résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis deux ans.
Le collectif exige donc la démission du président, du gouvernement d’Umaro Sissoco Embaloe, ainsi que l’application de l’accord. Fin octobre, les adversaires du régime au pouvoir avaient déjà manifesté avec le même appel. A cette occasion, le leader de l’Alliance populaire unie, Nuno Nabiam, avait indiqué que cette marche était un «avertissement» donné au président Vaz pour «qu’il applique le plus rapidement l’accord de Conakry, avant qu’il soit trop tard».
Coïncidence ou non, le chef de l’Etat a appelé vendredi 10 novembre la classe politique à appliquer l’Accord de Bissau pour mettre fin à la crise politique et institutionnelle. Il a exhorté sa formation politique, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire à l’Assemblée nationale, à ouvrir les portes du Parlement (bloquée depuis plus de deux ans) et à promouvoir la réconciliation interne.
Le président du PAIGC, l’ancien premier ministre Domingos Simoes Pereira limogé par Vaz, a fait remarquer que le document de Bissau a abouti à l’accord de Conakry qui n’attend que son application. Le PAIGC fait partie du collectif qui veut la démission du chef de l’Etat.
La présence des partisans de l’opposition dans la rue signifie en quelque sorte que l’appel du président n’a pas été entendu. L’ambassade de France en Guinée-Bissau a exhorté les ressortissants français à se tenir éloignés des potentielles zones de troubles.