Les nouvelles autorités gambiennes ont lancé un appel au Club de Paris et à l’ensemble de ses créanciers en vue de la restructuration de la dette de la Gambie dont le remboursement constitue un frein aux investissements publics.
D’après le ministre des Finances, Amadou Sanneh, qui a pris part au forum organisé par le Club de Paris la semaine dernière, cette dette, évaluée à un milliard de dollars, représente actuellement 120% du PIB de la Gambie, contre 80% en 2013. «Elle est très élevée et c’est la raison pour laquelle nous demandons une restructuration» auprès du Club de Paris ainsi qu’aux créanciers bilatéraux et multilatéraux, pour lancer un plan de développement, a-t-il précisé.
Le gouvernement gambien estime que la dette du pays est «insoutenable», au point de ne disposer que d’une «marge de manœuvre budgétaire minime» pour le financement des infrastructures. Or le nouveau plan de développement lancé par le président Adama Barrow est estimé de 2,4 millions de dollars à investir dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture, pour les années 2018 à 2021.
Le nouveau gouvernement de Banjul attribue toujours la situation économique catastrophique du pays au régime de l’ex-président gambien Yaya Jammeh, qui a régné sur la Gambie pendant plus de deux décennies.
Jammeh, accusé de violations de droits de l’homme par la communauté internationale, a été battu par Barrow à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016. Au départ, l’ancien président refusait de reconnaître sa défaite. Il a fallu une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), après six semaines de crise, pour que Jammeh quitte le pouvoir et se réfugie en Guinée équatoriale.
Plusieurs organisations internationales, dont Human Rights Watch, exigent que l’ancien homme fort de Banjul réponde de ses actes commis durant ses 23 ans de règne.