Le président soudanais Omar el-Béchir s’est rendu en Russie ce jeudi 23 novembre malgré les mandats d’arrêts internationaux à son encontre. Au cours de son entretien avec le président Vladimir Poutine à Sotchi, il a demandé que son pays soit protégé des «actes agressifs» des Etats-Unis.
«Nous estimons que ce qui s’est passé avec notre pays, c’est aussi le résultat de la politique américaine et nous avons besoin d’être protégés contre les actes agressifs des Etats-Unis», a déclaré el-Béchir accusant clairement les Américains d’avoir envenimé le conflit au Soudan,
Pour el-Béchir, cette protection devrait passer par une coopération militaire renforcée avec la Russie et par l’achat d’armement russe. «Les armes dont nous disposons sont de fabrication russe», a souligné el-Béchir. En contrepartie de l’aide de Poutine, le leader soudanais a indiqué que son pays pourrait servir de relais entre Moscou et les pays africains. «Le Soudan pourrait devenir une clé vers l’Afrique pour la Russie», a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis ont récemment levé certaines sanctions imposées qui pesaient sur le Soudan depuis une vingtaine d’années. Washington a, en revanche, maintenu ce pays sur sa liste des Etats soutenant «le terrorisme». Vraisemblablement, ces mesures américaines n’ont pas satisfait les autorités soudanaises.
Le leader soudanais, au pouvoir depuis 1989, est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide au Darfour. Les procureurs de cette juridiction internationale ont eu à délivrer deux mandats d’arrestation à son endroit, en 2009 et en 2010.
La région du Darfour est le site de violents conflits depuis 2003. Selon les estimations des Nations unies, environ 300 000 personnes sont déjà mortes dans ces conflits et quelque 2,7 millions de citoyens ont fui leurs maisons.
Vladimir Poutine a déclaré à son hôte que «nous sommes convaincus que votre première visite en Russie sera très utile et contribuera au renforcement des relations bilatérales».