Le nouveau chef de l’Etat du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a dissout, ce lundi, le gouvernement de l’ex-président Robert Mugabe qui a démissionné récemment sous la pression de l’armée, de son parti, et de la population, après 37 ans de règne sans partage.
Le nouvel homme fort du pays, qui a prêté serment vendredi dernier, a fait savoir qu’il est en train de composer une nouvelle équipe de ministres. Il devrait rencontrer les directeurs de cabinet de tous les ministères ce mardi.
D’ores et déjà de nouveaux hommes issus du parti au pouvoir, ont été placés aux ministères en charge des Finances et des Affaires étrangères, des départements jugés importants et ne devant pas connaître de rupture.
Ces deux responsables n’ont fait que regagner des postes qu’ils avaient perdus en octobre dans le cadre d’un remaniement effectué par l’ex-chef d’Etat Mugabe. Mnangagwa avait été lui aussi démis du poste de ministre de la Justice suite à ce remaniement.
D’aucuns s’attendent à voir si le nouveau chef d’Etat va rompre avec le passé en nommant pour son gouvernement de technocrates à même de relever le pays dont l’économie est en grave crise. La population veut aussi juger Mnangagwa sur la base des promesses et des engagements qu’il a annoncés au moment de son discours d’investiture.
La principale formation d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique, a appelé à un gouvernement inclusif pour marquer effectivement une rupture avec le règne de Mugabe et mettre en œuvre les réformes nécessaires pour la tenue d’élections crédibles et libres l’année prochaine.
Selon des rumeurs relayées par la presse locale, Robert Mugabe aurait obtenu, pour sa démission, une enveloppe de 10 millions de dollars, dont la moitié versée au moment de son départ et le reste dans les mois prochains. Il devrait en outre, conserver à vie son salaire mensuel de 150.000 dollars, jusqu’à son décès, un salaire faramineux que s’offrait le Vieux dictateur alors que la majorité de ses compatriotes vivent avec moins d’un dollar par jour.